Une étude vient de mettre en évidence l'efficacité de la nicotinamide, une des formes de la vitamine B3 pour lutter contre le cancer de la peau.
Prendre quelques vitamines suffirait-il à se protéger du cancer de la peau ? Les choses ne sont malheureusement pas tout à fait aussi faciles. En revanche, une étude menée des chercheurs australiens vient de montrer que l'une des formes de la vitamine B3, la nicotinamide, pouvait réduire de près de 25 % les risques de rechute chez les patients ayant déjà été atteints d'un cancer de la peau.
Pour arriver à ces résultats, l'équipe du professeur Diona Damian de Sydney a séparé un groupe de 386 patients ayant déjà été atteints d'au moins deux cancers de la peau dans les deux dernières années. Le premier a reçu des doses régulières de vitamine B3 alors que le second recevait un placebo. Après un an de traitement, les patients ayant reçu des vitamines présentaient un taux de rechute inférieur de 23% et présentaient un nombre de kératoses actiniques (des lésions cutanées liées à l'exposition au soleil) 20 % plus faible. L'arrêt de la prise de vitamines dans l'échantillon testé s'est soldé par un retour à un taux de rechute « normal » semblable à celui du groupe soumis au placebo.
Il convient toutefois de préciser que les effets anti-cancers de la nicotinamide n'existent que pour les personnes à peau claire et ne concernent pas les cancers de la peau de type mélanome qui sont moins fréquents mais plus graves. Malgré ces limitations, la découverte de l'équipe australienne est loin d'être anecdotique. La vitamine B3 est en effet un produit bon marché et aisément accessible, ce qui permet aux professionnels de santé d'en prescrire immédiatement aux personnes présentant de forts risques de cancer de la peau. Contrairement à certaines découvertes médicales qui ne débouchent que plusieurs années après sur des améliorations concrètes pour les patients (coût des traitements, temps de développement de nouveaux médicaments...), on peut ici espérer une embellie rapide puisque la seule difficulté concerne la diffusion de l'information auprès des professionnels de santé. Enfin, même si la vitamine B3 n'a pas d'impact sur les mélanomes, ses effets concernent les cas les plus courants de cancers de la peau. Le nombre de personnes qui pourraient voir leur quotidien amélioré est donc assez conséquent, même si il ne s'agit pas d'un remède miracle et que la prise de vitamines ne dispensera pas les patients à risques de visites régulières chez le dermatologue
La recherche sur les effets positifs de la vitamine B3 se sont accélérées ces dernières années avec la mise en évidence chez les souris d'une meilleure capacité des cellules à réparer les dégâts causés par les rayons ultraviolets. L'étude menée par le professeur Damian montre désormais que les rats de laboratoire ne sont pas les seuls à bénéficier des bienfaits des vitamines.
Source : www.cancercouncil.com