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Faire de l'exercice régulièrement serait aussi bénéfique pour les personnes agées que d'arrêter de fumer

Faire de l'exercice régulièrement serait aussi bénéfique pour les personnes agées que d'arrêter de fumer

Par Mathilde Renault - 20/05/2015 à 13:25

Si les bienfaits du sport sont connus depuis longtemps, il n'est pas facile de savoir à quel point la pratique d'un exercice physique régulier influe sur l'espérance de vie. Une vaste étude norvégienne s'est attelée à la tâche pour estimer l'impact global du sport sur la santé.

La recherche peut parfois s'apparenter à une course de fond. L'enquête publiée dans le British Journal of Sports Medicine le 14 mai 2015 par le professeur norvégien Ingmar Holme se base sur des résultats collectés dans le cadre du programme « Oslo study » entamé en 1972 / 1973. A l'époque, près de 15 000 personnes nées entre 1923 et 1932 avaient été interrogées sur leur mode de vie et leur pratique sportive. Parmi-eux, 5738 furent recontactés en 2000 pour un nouvel entretien similaire. En 2012, 2154 étaient décédés tandis que le reste des participants étaient suivis médicalement.

La régularité plutôt que l'intensité

Quels fruits ont porté ces quarante années d'observation ? Sans surprise, l'exercice sportif est bénéfique pour la santé. Mais là où l'étude norvégienne apporte un nouvel éclairage, c'est sur la « quantification » de ces bénéfices. Ainsi, l'étude des résultats démontre une augmentation conséquente de l'espérance de vie pour les personnes effectuant régulièrement du sport régulièrement mais apporte surtout des informations sur le rapport entre la régularité et l'intensité de l'exercice et les effets sur la santé. L'équipe du professeur Holme a par exemple constaté qu'une activité sportive de moins d'une heure par semaine ? même intensive - n'avait pratiquement aucune incidence, alors que 30 minutes d'effort léger par jour, par exemple de la marche, permettait d'obtenir une baisse de 40% des risques de mortalité se traduisant par un allongement de l'espérance de vie de l'ordre de cinq ans. L'étude montre en revanche que l'intensité de l'effort n'a que peu de répercussions sur la santé et que le principal facteur était la durée et la régularité de l'exercice physique. En d'autres termes, il semble aussi bénéfique d'effectuer trois heures de sprint par semaine que trois heures de marche.

Une amélioration globale de la santé par le sport

Enfin, il est intéressant de noter que même si l'activité sportive est souvent présentée comme étant un bon moyen de réduire les risques liés aux maladies cardio-vasculaires, la baisse de mortalité observée chez les personnes pratiquant régulièrement une activité physique était généralisée. La pratique sportive doit donc être considérée comme une façon globale de sauvegarder sa santé plutôt que comme un simple moyen d'éviter les risques cardio-vasculaires.

Un réel enjeu de santé publique

Fort de ces résultats, les auteurs de l'étude insistent sur la nécessité d'agir et de communiquer plus sur la question de la sédentarisation des séniors pour que cette problématique devienne un véritable enjeu de santé publique. En guise d'illustration, ils comparent les risques liés au manque d'activité physiques à ceux qu'impliquent le tabagisme : pour un septuagénaire, se mettre à faire du sport régulièrement équivaudrait ainsi à arrêter de fumer en matière de « gain d'espérance de vie ». Même si ce parallèle reste à nuancer, il est avant tout un moyen de mettre en lumière les risques liés à la sédentarisation des personnes agées pour déboucher sur une prise de conscience collective.

Source :

bjsm.bmj.com