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Diabète : un simple patch remplacera-il bientôt les aiguilles ?

Diabète : un simple patch remplacera-il bientôt les aiguilles ?

Par Emmanuel Brousse - 26/06/2015 à 13:03

Des chercheurs de l'Université d'Etat de Caroline du Nord (USA) ont annoncé avoir mis au point un patch permettant aux malades du diabète de type 1 et 2 de gérer leur taux d'insuline à leur place. Les pompes à insuline et les aiguilles ne seront-elles bientôt plus que de vagues souvenirs ?

Touchant plus de 387 millions de personnes à travers le monde, le diabète est une maladie courante dont les formes les plus répandues amènent à une disparition des cellules produisant de l'insuline (type 1) ou un affaiblissement de la sensibilité à celle-ci (type 2). Aujourd'hui, si le diabète est bien connu des médecins, le traitement reste néanmoins contraignant pour le patient. Les malades du diabète de type 1 ou des certaines formes de diabète de type 2 doivent en effet surveiller en permanence leur taux d'insuline et s'en injecter si le taux devient trop bas, en utilisant des seringues spéciales ou en étant équipés de pompes dotées d'un cathéter. Ces deux façons d'ajuster le taux d'insuline dans l'organisme ont leurs défauts : imprécision et douleur pour l'aiguille, nécessité d'un changement régulier des cathéters pour la pompe. De plus, ces deux méthodes nécessitent une gestion par le patient de la dose d'insuline administrée, ce qui expose à des erreurs dont les conséquences peuvent être très graves (cécité, coma, voire mort).

Le patch, une nouvelle façon d'injecter de l'insuline

Une équipe de l'Université d'Etat de Caroline du Nord dirigée par le professeur Zhen Gu s'est attelée à la tâche en cherchant une nouvelle façon moins pénible d'ajuster le taux d'insuline des malades. Le résultat de ces recherches fait la taille d'une petite pièce de monnaie et se présente sous la forme d'un petit patch. Ce petit objet contient une centaine de micro-aiguilles indolores qui contiennent de l'insuline et certaines enzymes réagissant au taux de glycémie.
Le concept parait tout simple : les micro-aiguilles permettent aux enzymes présentes dans le patch de réagir en cas d'excès de sucre dans le sang, déclenchant alors une libération d'insuline permettant un retour à l'équilibre de la glycémie. Ce patch « intelligent » sert donc à la fois de détecteur et d'injecteur d'insuline, exactement comme le ferait le pancréas.
Bien entendu, faire tenir tout ça dans un patch de la taille d'un timbre n'était pas chose aisée. Les premiers essais menés sur des souris sont néanmoins très encourageants, les patchs ayant permis de maintenir un taux de glycémie optimal pendant plus de 9 heures sans la moindre intervention extérieure sur des souris atteintes d'un diabète de type 1. La création de patchs pour les humains et leur commercialisation n'est certes pas encore pour demain mais représente à moyen terme un réel espoir d'amélioration de la qualité de vie des diabétiques qui n'auraient alors plus à vivre avec la contrainte de la surveillance du taux d'insuline. Le traitement par patch n'est d'ailleurs pas la seule direction dans laquelle s'orientent les recherches : les chercheurs planchent actuellement sur de nouvelles formes de traitement, notamment la greffe d'ilôts de Langerhans (cellules responsables de la création d'insuline) ou la pose de pancréas artificiel pour lutter contre le diabète de type 1 voire tenter de le guérir complètement.

Sources :

www.pnas.org/content/early/2015/06/17/1505405112.abstract news.unchealthcare.org/news/2015/june/smart-insulin-patch-could-replace-painful-injections-for-diabetes