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Greffera-t-on demain des neurones directement dans le cerveau ?

Greffera-t-on demain des neurones directement dans le cerveau ?

Par Emmanuel Brousse - 09/05/2016 à 13:44

Et si pour contrer la dégénerescence et la disparition progressive des neurones, on se mettait à... injecter des neurones dans le cerveau ? Cette réponse « toute bête » était jusqu'alors trop compliquéee à mettre en œuvre. Mais de nouvelles recherches pourraient changer la donne pour les décennies à venir.

Si vous opérez un malade d'Alzheimer, de Parkinson ou de n'importe quelle maladie neuro-dégénérative pour lui rajouter quelques neurones dans le crâne ou dans la moelle épinière en espérant qu'ils se raccorderont au réseau du cerveau, vous risquez d'être bien déçus. Car actuellement, ça ne fonctionne pas. Les tests en laboratoire ont montré qu'à moins de 1% des neurones injectés parvenaient à survivre et à se « raccorder ». Autant dire que la greffe de neurone n'est pas le traitement le plus intéressant...

Mais demain, les choses pourraient être très différentes. Une nouvelle technique développée par l'université Rutgers du New Jersey vient pour la première fois d'obtenir des résultats extrêmement encourageants en matière de greffe de neurones grâce à un procédé basé sur des « socles » en polymère synthétique pour les neurones.

Cellules souches et socles en 3D

Pour comprendre le principe, il faut d'abord savoir que la greffe de neurone n'est envisageable que grâce aux cellules souches. Un neurone ne peut pas être prélevé comme du sang ou un organe chez quelqu'un d'autre ou dans une zone de l'organsime où il sera moins utile. Pour obtenir des neurones « greffables », il faut partir des cellules-souches, les fameuses cellules « vierges » pouvant se transformer en n'importe quel type de cellule. Celles-ci sont alors préparées in vitro pour devenir des neurones. Mais plutôt que de relier ceux-ci directement au réseau neuronal de l'organisme, les chercheurs de l'université Rutgers ont fait grandir les neurones dans des structures en 3D de l'épaisseur d'un cheveu. Les neurones ont alors commencé à se relier entre eux au sein de ces mini-structures et ce n'est qu'après que celles-ci ont été intégrées à un tissu neuronal existant.

Le taux de survie des neurones greffés s'est alors avéré « miraculeux » et presque 100 fois plus élevé que lors d'une greffe de neurones n'ayant pas « grandi » sur des microfibres en polymère. Si aucune application médicale ne devrait voir le jour dans l'immédiat, l'expérience ouvre en revanche la porte à de gros progrès dans la lutte contre les maladies neuro-dégénérescentes dans les années ou décennies à venir. La régénération des tissus neuronaux permettrait d'ouvrir la voie à des traitements curatifs contre les maladies comme Alzheimer, Parkinson, la sclérose en plaques et de nombreuses autres pathologies qui s'expriment par la dégradation des tissus du cerveau ou de la moelle épinière.